Echos du passé

Cent ans de presse

La Presse fut, de tout temps, et demeure une source d’informations extraordinairement riche, pour « l’histoire » locale, apportant des renseignements très divers et souvent inédits, sur la vie sociale, politique, spirituelle des habitants de nos bourgs et villages, sur les variations climatiques …. Les Journaux du département du Puy-de-Dôme, dont sont extraits les « nouvelles » rapportées ici, sont multiples : le « Journal du Puy-de-Dôme », créé en 1805; « L’Ami de la Charte », fondé en janvier 1820, défendit le régime mis en place à la révolution de 1830 ; la « Gazette d’Auvergne » qui voit le jour en 1831, devient, en 1847, la « Gazette d’Auvergne et du Bourbonnais » ; - Le « Patriote », journal de l’opposition républicaine ne parait que de 1831 à 1835 ; - le « Journal du Puy-de-Dôme, de l’Allier, du Cantal et de la Haute-Loire » qui couvre la période 1852-1860 ; - « L’Ami de la Patrie » (ancienne Ami de la Charte) est présent de 1848 à 1856, date à laquelle sort « Le Moniteur du Puy-de-Dôme » qui se maintient sur une longue période, jusqu’en 1944. Ne pas oublier également La Presse Judiciaire, le Courrier de la Limagne, l’Avenir du Puy-de-Dôme, la Croix du Puy-de-Dôme, l’Echo de la Dore, etc… qui furent d’autres périodiques importants de la presse régionale.

(L'Ami de la Charte du 28 mai 1828).

A vendre par lots ou en totalité, 100 000 pieds d’arbres sapins en futaie, dont 30 000 environ ont d’un mètre à 2 mètres (3 à 6 pieds) de tour ;
La superficie de la forêt des Echandelis, située audit lieu des Echandelis, arrondissement d’Ambert, département du Puy-de-Dôme, à 1 myriamètre 5 kilomètres (3 lieues) de la rivière d’Allier, d’une facile exploitation, avec une grande route qui conduit de la forêt au port, près d’Issoire, appartenant à M. le comte Desroys, sera vendue par lots de 5 à 10 mille pieds, à la volonté des acquéreurs, au château des Echandelis, le jeudi 12 juin 1828, heure de midi.
Cette vente se fera par l’intermédiaire de M.Gallas, propriétaire, chargé de pouvoirs, demeurant à Nevers (Nièvre). On accordera de grandes facilités pour les payements.- S’adresser, pour la visite des bois, au régisseur ou au garde de la terre des Echandelis, et pour avoir des renseignements, à Mm Cavy, notaire à Clermont-Ferrand, rue Pascal, n°26.- (Le Journal du Puy-de-Dôme du 27 mai 1828).

M. Barrière, notaire et maire de Saint-Germain-l’Herm, a planté en montagne 7 hectares 50 ares en mélèzes et épicéas. Cette plantation, faite depuis trois ans avec un succès remarquable, est aujourd’hui très belle. Elle a paru digne d’une récompense à un juge compétent, M. Leclerc, et votre commission s’est associée à ce désir, en décernant une médaille d’argent de deuxième classe à M. Barrière…-(L’Ami de la Patrie du 19 septembre 1848).

Un heureux évènement de chasse vient d’arriver à M. Laurent Gaudias, de St-Germain-l’Herm. Le 10 de ce mois, on s’était aperçu que plusieurs loups avaient pris gîte dans un bois à quelque distance de la ville. Aussitôt une petite battue est organisée, et à peine plusieurs chasseurs ont-ils pris position aux différentes avenues, que deux de ces animaux (un loup et une louve pleine) se dirigent en même temps vers M. Gaudias qui, les abat instantanément des deux coups de son fusil. C’est ce qu’en terme de chasse on peut appeler un magnifique coup double. La réputation de M. Gaudias comme destructeur de loups était, du reste, établie déjà dans le pays. Il en est maintenant à son trente-unième.- (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 25 novembre 1856).

Le 7 courant, le feu se déclarait au village du Moulin-de-Gery, dépendant de la commune d’Echandely, et réduisait en cendres une maison d’habitation. Un fait presque incroyable s’est produit dans cette circonstance. Un enfant de neuf ans a été brûlé vivant, sans que sa mère, plongée dans un long évanouissement, puisse signaler sa présence dans la maison incendiée. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 12 mars 1864).

Adjudication de travaux de réparation de l’école-mairie d’Echandelys
Le Maire de la commune d’Echandelys a l’honneur de prévenir MM. les entrepreneurs qu’il procédera le dimanche 20 juillet 1873, entre 4 et 5 heures du soir, en présence du conseil municipal, du receveur municipal et de l’architecte, à l’adjudication sur soumissions cachetées et timbrées de travaux de réparation de la mairie-école d’Echandelys, dont le devis déposé à la mairie se décompose ainsi qu’il suit :
1° Maçonnerie ….1744, 80 f ; 2° Charpente….528,63 f ; 3° Menuiserie….429,50 f ; 4° Serrurerie….253,20 f ; 5° Plâtrerie….389,77 f ; 6° Somme à valoir pour cas imprévus….332,70 f ; Total….3648,70 f. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme des 14-15 juillet 1873).

Le préfet du Puy-de-Dôme vient d’accorder : 1° une collection de livres pour bibliothèques scolaires aux communes de …Echandelys, Fournols et Saint-Bonnet-le Chastel. Ces livres seront distribués par les soins de M. l’inspecteur d’Académie ;… (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 26 novembre 1881).

On nous écrit de la commune d’Echandelys : Il est né dans le village de la Cibaudie un veau ayant les quatre jambes autour du cou et la queue au dessus de la tête ; la tête et les jambes étaient seules recouvertes de poils. Tout le reste du corps représentait une masse informe et molle, ressemblant à un sac. Ce monstre n’a vécu que sept à huit minutes. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 3 mars 1882).

On nous écrit de Saint-Eloy (canton de Saint-Germain-l’Herm), le 17 août :
La fête d’Échandelys a eu lieu hier ; il y avait beaucoup de jeunesse, on s’est fort amusé, les conscrits surtout ; ils ont fait plusieurs fois le tour de la localité drapeau déployé musique en tête. A 8 heures, il y a eu retraite aux flambeaux. Une heure après, on a entendu crier au feu ! Les gens sortent précipitamment des auberges – beaucoup sans payer leur cosommation – ils ses rendent au lieu du sinistre ; c’était le four et une remise attenante appartement au sieur Anglade qui brûlaient. Les pertes s’élèvent à 300 francs. Hélas ! il y a des auberges qui ont presque perdu autant. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 21 août 1885).

Notre correspondant nous écrit le 5 janvier :
Depuis plus de trente ans, les habitants d’Échandelys ne se rappellent pas avoir vu une pareille couche de neige. Les communications sont partout suspendues. En rase campagne il y a de 0 m. 50 à 0 m. 60 de neige et en maints endroits, dns les chemins, derrière les tertres par exemple, il y a des combles de plus de 2 mètres de haut.
Ceux qui ont des provisions de bouche et de bois doivent s’estimer bien heureux. Mais malheureusement il n’en est pas de même pour tout le monde et les chemins ont besoin d’être débarrassés. Grâce à l’initiative de M. le maire, un chasse-neige a été improvisé et les routes ont été ouvertes. Où le traîneau était impuissant les pelles ont joué. Cet exemple a été suivi par les communes environnantes telles que Condat, Fournols et Aix-la-Fayette. On peut communiquer à pied et en voiture avec ces communes. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 19 janvier 1887).

On nous écrit le 31 janvier :
Vol. Dimanche matin, 30 janvier, vers dix heures, des voleurs se sont introduits dans la maison du nommé Camut, habitant le Moulin-Neuf.
Camut était absent et les filous ont profité de ce moment pour briser un volet, casser deux carreaux et s’introduire dans une chambre.
Après avoir fouillé partout, ils ont trouvé la clef d’une armoire qu’ils ont ouverte et se sont emparé d’une somme de 10 francs qui s’y trouvait ; puis ont délogé sans tambour ni trompette.
Ce sont des voleurs bien audacieux, car le vol a été accompli en plein jour dans une maison située sur la route d’Echandelys à Condat, où il passe beaucoup de monde, surtout le dimanche.
On n’a malheureusement pas trouvé de trace de ces voleurs. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 4 février 1887).

La grêle. Mardi, dès le matin on étouffait sous une lourde atmosphère. Bien que le soleil fût caché, il faisait une chaleur suffoquante. A une heure on entendit quelques roulements de tonnerre, de gros nuages semblables à des châteaux-forts étaient amassés vers l’Ouest.
A une heure et demie, on était dans l’obscurité et le vent soufflait avec rage. De grosses gouttes de pluie tombaient et les nuages menaçants marchaient avec une vitesse vertigineuse.
Bientôt des grêlons commencent à tomber d’abord mêlés avec de la pluie et ayant la grosseur d’une noisette, ensuite seuls et atteignant le volume d’une noix. Le nuage avait crevé et en moins de cinq minutes la place était couverte de grêle d’une épaisseur de plus de 6 centimètres. Plusieurs fenêtres se trouvent sans carreaux et les récoltes hélas ! sont littéralement détruites.
Dans les jardins, plus de choux, plus de pois, plus de salades, plus rien. Les arbres sont sans feuilles et des branches de la grosseur d’un doigt ont été coupées comme avec un tranchant. Les blés sont privés de leurs épis et nos malheureux cultivateurs gémissent sur le sort de la belle récolte qu’ils attendaient avec tant d’impatience. Les prés ont aussi énormément souffert. L’herbe tendre et naissante a été coupée, hachée. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 4 juin 1887).

L’orage de mercredi. Nous recevons de nouvelles correspondances sur l’orage qui a éclaté mercredi dernier dans le département.
A Échandelys, on ne se rappelle pas, de mémoire d’homme, avoir vu le ciel aussi chargé. Les éclairs se succédaient avec une rapidité effrayante et les coups de tonnerre étaient terrifiants.
La foudre, après avoir fait rage, a éclaté sur une maison voisine de la mairie. Le fluide a passé par la cheminée en démolissant plusieurs pierres, est descendu dans la maison, a éteint une lampe, cassé le couvercle d’un poêle et ouvert une horloge en lui arrachant plusieurs éclats de bois.
Les dames P… qui se trouvaient dans cette maison n’ont absolument rien vu de cela. Elles n’ont entendu qu’un formidable bruit et ressenti ensuite une vive odeur de souffre… (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 20 juin 1887).

Conférence agricole. Sur l’initiative de la municipalité d’Echandelys, une conférence agricole a eu lieu dimanche, 8 juillet, à la maison commune. Deux cents personnes environ assistaient à cette réunion.
Après un discours très applaudi de M. Genebrier, maire de la commune, M. Girard-Col, l’éminent professeur départemental d’agriculture a parlé des engrais chimiques, de leur utilité dans les pays montagneux et pauvres, de ceux qui conviennent à chaque espèce de céréales. Il a expliqué ensuite les divers moyens d’assainissement des prairies qui, dans certains endroits, gardent un excès d’eau qui retarde la végétation, et aussi des moyens de détruire les mauvaises plantes et les mousses qui, dans certaines prairies, sont abondantes.
Rappelons aussi que des essais d’engrais chimiques ont été faits sur des céréales de mars, cette année, et que les résultats sont très concluants quant à l’efficacité de ces engrais. M. Girard-Col a pu montrer à l’auditoire des plants de céréales traités avec des engrais ; ces plants étaient plus vigoureux et plus avancés que les plants pris dans le même champ, mais qui n’avaient pas été fumés avec des engrais chimiques.
Les habitants d’Echandelys sont d’ailleurs convaincus de la nécessité de ces engrais et sont décidés à les employer au plus tôt. Les champs où l’on a fait l’expérience prouvent assez leur efficacité. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 15 juillet 1888).

Le Centenaire du 5 mai 1789 a été célébré avec entrain à Echandelys. Dès la première heure, les fonctionnaires ont donné l’exemple des réjouissances en pavoisant leurs habitations. Dans la soirée, un punch a réuni un assez grand nombre de citoyens. On a bu à la mémoire des grands hommes de 1789, on a chanté plusieurs chants patriotiques et les divertissements ont continué par un grand feu de joie et un bal public. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 14 mai 1889).

La foire du mercredi 10 juillet a été une toute petite foire. On y remarquait à peine une douzaine de vaches, une vingtaine de veaux et quelques nourrains.
A noter : une légère tendance à la baisse sur tous ces animaux.
Marchands forains assez nombreux, mais les recettes ont dû être minimes en raison du peu de gens accourus à la foire. Beurre, 0 fr. 70 à 0 fr. 75 la livre, œufs 0 fr. 60 la douzaine. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 18 juillet 1889).

Jeudi dernier, quelques mauvais plaisants, comme on en trouve malheureusement trop, eurent la singulière idée, à propos du mariage d’une demoiselle très honorable de notre commune, avec un veuf qui n’est pas le premier venu – d’offrir un charivari en règle aux nouveaux époux. Malgré l’injonction du garde champêtre d’avoir à cesser ce vacarme, les enragés tapageurs n’en tinrent pas compte. Ordre fut donné alors au garde de verbaliser et les deux plus acharnés, les sieurs R… et C…, auront à comparaître bientôt devant le juge de paix du canton sous la double prévention de provocation et de tapage nocturne. Espérons qu’un bon exemple sera fait. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 31 décembre 1889).

Dimanche dernier, a eu lieu l’inauguration d’un marché aux veaux qui se tiendra à l’avenir tous les quinze jours, le dimanche, sur la place publique d’Echandelys. La création de ce marché est un grand avantage pour la commune et les communes environnantes. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 29 mai 1890).

Accident. Vendredi dernier, le sieur F…, J.-M…, ayant fréquenté la guinguette un peu plus que de coutume, voulait sortir malgré sa femme en mangeant son morceau de pain. Au cours de la discussion, accomodée de gestes frénétiques, il s’enfonça dans la poitrine le couteau qu’il tenait à la main. La blessure a été heureusement sans gravité. On avait fait courir le bruit d’une tentative de suicide. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 13 mai 1891).

Le jeune Bravard, âgé de cinq ans, jouait près d’un grand et profond réservoir, lorsque par suite d’un faux pas, il tomba à l’eau. Le malheureux enfant aurait péri, si son jeune camarade Narcisse Episse, âgé de sept ans, ne s’était précipité à son secours et n’était parvenu à le sauver après beaucoup d’efforts. Le jeune Narcisse Episse a reçu de nombreuses félicitations. (Le Moniteur du Puy-de-Dôme du 19 août 1894).

(15 juillet 1895).

Trombe d’eau. Mardi 23 mai, à 4 heures du soir, plusieurs cultivateurs des communes de Condat-les-Montboissier et d’Echandelys, qui étaient dans leurs champs, ont aperçu un gros nuage partant du sommet du Sancy et prenant la direction du levant. Quelques instants après, une véritable trombe d’eau éclatait sur une partie des deux communes, surtout sur le bourg de Condat et les environs, Le Jaladis, Cher, le Moulin-de-Gery, et. Allait mourir dans la forêt de Maucher. De mémoire d’homme, on n’avait vu autant d’eau en si peu de temps. Toutes les terres en pente, dont plusieurs étaient ensemencées en pommes de terre et avoine, ont été profondément ravinées et les prés le long de l’Aumaire sont couverts de sable et de pierres. Deux coups de tonnerre ont surtout été épouvantables. La foudre est tombée sur un tertre haut de cinq mètres, sur le long du chemin du Moulin-Neuf à Coupas, et a, sur une longueur de huit mètres transporté la haie du côté opposé au tertre. (L’Avenir du Puy-de-Dôme du 25 mai 1899).

Transcriptions issues de l'ouvrage Nouvelles d'Echandelys et du canton de Saint-Germain-l'Herm parues dans les journaux du Puy-de-Dôme entre 1805 et 1945 et recherchées par Bernard PERISSEL, Editions des Monts d'Auvergne, 2013.